Les Caprices de Gisèle

La Comtesse de Ségur

AUTEUR : Sofia Fiodorovna Rostopchina, née en 1799, est plus connue en France sous le nom de la Comtesse de Ségur. D’origine Russe, elle appartient à une famille aristocratique proche du Tsar Paul 1er. Pour diverses raisons politiques, son père est contraint à l’exil et toute la famille viendra habiter en France au début du 19ème siècle. Sophie demeurera par la suite en France après avoir épousé le Comte de Ségur, qui se révèlera être un mari peu fidèle et désargenté.

La comtesse se console auprès de ses enfants, puis plus tard de ses petits-enfants, qui seront au centre de sa vie puis de son œuvre littéraire. En effet, sur le tard, la comtesse de Ségur se découvre des talents d’écrivain, s’inspirant de son enfance et de ce qu’elle a vécu pour écrire.

Ses livres sont à destinations des enfants et feront partie des premiers ouvrages édités dans la célèbre collection des éditions Hachette « La bibliothèque rose ». Elle mourra en 1874 entourée de sa famille.

LE LIVRE: le roman est abordable à partir de l’âge de 10 ans, mais pourra être lu et relu avec plaisir par les plus âgés. Je classe ce roman dans la catégorie CLASSIQUE.

RESUME: Nous connaissons tous les célèbres « petites filles modèles » de la Comtesse de Ségur. Pourtant, toutes les petites filles de ses romans ne sont pas des anges, loin de là… Certains se souviendront sans doute de l’intrépide Sophie qui commet bien des bêtises. Dans Les caprices de Gisèle vous ferez la connaissance d’ un véritable petit diable !

Egoïste, impolie, menteuse… Gisèle semble avoir tous les défauts. Son entourage ne la supporte plus, mais les deux seules personnes qui semblent ne pas s’en rendre compte sont… ses parents ! Ils sont même plus ou moins la cause du comportement de leur fille. En effet, Léontine et Victor de Gerville gâtent leur unique enfant de manière démesurée et ne la punissent jamais pour ses mauvaises actions, trouvant toujours une explication qui exempte leur fille chérie.

Que ce soit les amis de la famille, comme M. de Toqueville, les cousins, Isabelle et Georges, ou encore les deux jeunes tantes de Giselle, personne n’échappe à la méchanceté de la petite fille. Cependant le frère de Léontine, Pierre, ne voit pas cela d’un bon œil et tente de raisonner sa sœur, lassé des méchancetés de sa nièce. La mère de Gisèle tente de la remettre sur le droit chemin, mais c’est sans compter Victor, son mari, adorateur indéfectible de sa fille, qui n’est pas du même avis.

Gisèle se montre parfois plus douce et plus gentille, pour le plus grand bonheur de tous, jusqu’à ce qu’une nouvelle diablerie lui vienne en tête. Cependant ce comportement la rend aussi malheureuse que son entourage et ce sera-t-elle qui finalement trouvera la force de se soumettre à une éducation plus rigoureuse.

J'ai aimé ce livre :

Les caprices de Gisèle est un roman facile et agréable à lire, comme tous les romans de la Comtesse de Ségur destinés aux enfants. Si le personnage de Gisèle peut prêter à rire par ses bêtises, il donne aussi à réfléchir sur des sujets plus vastes tels que l’éducation, la morale, et le bonheur. Les plus jeunes y verront une fable amusante qui les incite à bien se comporter. Cependant le livre pourrait bien aussi être mis entre les mains de certains parents d’aujourd’hui… L’histoire a beau se dérouler il y a plus d’un siècle, il reste d’actualité dans une société où l’enfant roi a tout pouvoir et aucun devoir.

Des émissions de télé-réalité nous ont familiarisé avec ces enfants ingérables que les parents ne parviennent plus à maîtriser, et c’est une réalité que certaines personnes, comme les instituteurs et professeurs, vivent au jour le jour : manque de respect, incapacité à respecter des consignes, impolitesse … Des défauts qui nous rappellent bien ceux de Gisèle.

Cependant, si l’on est tenté de blâmer cette petite fille, qui a au début de l’histoire six ans, on comprend tout au long du roman qu’elle est devenue ainsi car ses parents n’ont jamais exercé la moindre autorité sur elle. Jamais ils ne la punissent, jamais ils ne lui disent non. L’unique solution pour Gisèle est de s’éloigner de ses parents trop laxistes.

Ainsi si j’ai choisi cet ouvrage, c’est car il me semble tout à fait pertinent, autant pour les enfants que pour les adultes. Il donne à réfléchir sur le fait que l’éducation que nous recevons est un des éléments primordiaux qui définiront notre personnalité. Vous retrouverez notre héroine, quelques années plus tard, dans Quel amour d'enfant!